10

 

 

 

 

La vie est tout ce qui nous arrive alors que nous sommes affairés ailleurs.

 

Anonyme.

 

 

Alep, octobre 1919

 

 

La ville aux mille visages, murmura Dounia le regard fixé sur le paysage qui filait jusqu'à l'horizon.

D'ici, vue de la citadelle, la « Rousse », comme certains se plaisent à la surnommer, n'était qu'un grand champ de terrasses ocre et gris,

L'Irakienne se retourna vers Jean-François Levent et ajouta :

Saviez-vous qu’ici cohabitent Turcs, Arabes, Kurdes, druzes, Turcomans, Juifs ? À qui il faut ajouter des maronites, des Grecs, des Arméniens, des Syriaques, des coptes. Une vraie tour de Babel. Pourtant, ces gens vivent en harmonie.

Vous n'idéalisez pas un peu trop ? À quelques kilomètres d'ici, des milliers de cadavres d'Arméniens victimes de la folie des Turcs jonchent le désert de Deir-el-Zor. Sans oublier qu'il y a une soixantaine d'années les musulmans s'en sont donnés à cœur joie en massacrant des milliers de chrétiens.

Les druzes, rectifia Dounia. Pas les musulmans !

Que je sache, les druzes sont des musulmans. Pas très orthodoxe !, j'en conviens, mais...

Parce que vous croyez que chez vous, en Occident, les communautés n'ont pas traversé des crises ? Catholiques contre protestants, chrétiens contre Juifs et j'en passe ! C'est tout de même incroyable, cette manie que vous avez, vous, les Occidentaux, de nous jeter constamment au visage nos dérives, comme si vous étiez de purs anges. Je trouve que…

Oh la ! s'exclama le Français. Je ne faisais que citer un fait, c'est tout. Aucun reproche de ma part. Je le jure !

Elle le dévisagea, lèvres entrouvertes, comme si elle s'apprêtait à répliquer, mais elle n'en fit rien et un sourire un peu penaud apparut sur ses traits.

Je vous demande pardon. Dès qu'on touche à certains sujets, je deviens incontrôlable.

Un pardon inutile. Vous ne m'avez rien dit d'irréparable, Dounia.

Il respira à pleins poumons.

Il y a dans cet air d'Orient un parfum que je n'arrive pas à déterminer. Ici, tout particulièrement. Comme si les caravanes chargées d'encens, d'épices et de soies qui traversaient jadis l'horizon continuaient de nourrir l'atmosphère. Bizarre.

Non, pas tant que ça. À la différence que le train Damas-Bagdad-Istanbul a remplacé les caravanes.

Je sais. Je l'ai testé. Je me demande si le voyage en chameau n'est pas plus confortable. Douze jours dans un wagon poussiéreux ! Même en première, c'est éreintant. Je ne vous parle pas de la nourriture.

Le soleil commençait à décliner derrière le minaret de la Grande Mosquée. Il ajouta :

À propos de nourriture, vous m'aviez parlé de ce petit restaurant où l'on mangeait un agneau comme nulle part ailleurs.

Quelques minutes plus tard, ils s'engouffraient dans un enchevêtrement de souks, d'interminables galeries le long desquelles s'amassaient des centaines de produits incroyablement hétéroclites ; des étals surchargés ; de vraies fausses antiquités, objets de la vie quotidienne, bijoux, quincailleries, odeurs et couleurs déclinées à l'infini. Finalement, ils débouchèrent sur une cour inattendue, une fontaine et, sur la droite, un minuscule restaurant aux chaises en paille.

Ici aussi, l'air était chargé de senteurs mêlant épices et fruits secs, ambre, myrrhe, safran et musc.

Elle commanda le plat principal. Du frikeh, de l'agneau accompagné de blé vert et de pignons.

J'imagine que vous ne buvez pas de vin ? demanda Jean-François.

Cela m’arrive, figurez-vous. N'ai-je pas vécu en France ? Mais je préfère un verre de laban[49].

Dans ce cas, je vous accompagne. Ainsi je garderai les idées claires. Je me suis laissé dire que le vin du Hauran cognait.

Ne craignez rien. Je peux être lucide pour deux.

Elle lui décocha un regard espiègle qu'il prit pour de la moquerie.

Il rétorqua :

Rassurez-vous, je perds rarement la tête.

Le sourire de Dounia se transforma en un rire franc.

Je vous taquinais ! Il est agréable, parfois, de laisser sa tête ailleurs. L'essentiel est d'être capable de la retrouver.

C'est vrai. Le problème ne s'est posé pour moi qu'une seule fois. J'étais fou amoureux.

Et ?

Une histoire impossible. Elle avait huit ans. Moi, douze.

Dommage. C'est l'âge ou l'on croit que tout est encore envisageable. Après on se méfie. On jauge.

Alors je n'ai pas dû grandir. Et vous ?

Moi ?

Avez-vous grandi ?

Si votre question sous-entend : « Avez-vous aimé, ou êtes-vous toujours capable d'aimer ? » la réponse est oui deux fois. Cependant, j'y glisse un bémol. Je ne veux plus vivre d'histoire médiocre. Je préfère de loin un amour bref, mais qui serait beau au sens esthétique du terme, que de me faner dans une relation passable uniquement parce qu’elle m'apporterait quelques assurances ou une forme de sécurité.

« Une forme de sécurité. » Vous parlez de mariage ?

Oui. Une tradition absurde et inepte. Contraindre deux êtres à passer toute une vie sous le même toit, dans le même lit et à la même table est proche de l'hérésie.

C'est bien la première fois que j’entends pareils propos dans la bouche d'une femme. Généralement, ce sont les hommes qui les profèrent !

Encore un lieu commun. C'est comme pour le désir. Oui, répéta-t-elle, le désir. Une femme bien élevée ne devrait pas en éprouver. Les hommes si. Quelle idée saugrenue !

Il ne sut quoi répliquer tant il était pris de court.

Vous êtes certainement la femme la plus surprenante que j'aie rencontrée, dit-il enfin, en la fixant.

Elle soutint son regard. Il eut la certitude qu'elle essayait de lui dire quelque chose. Comme si elle cherchait à lui transmettre un message. Presque à son insu, il avança sa main vers celle de Dounia et la frôla du bout des doigts. La peau était chaude. Elle continua de le fixer, pensive. Puis lointaine.

Brusquement, elle retira sa main, se rejeta en arrière et demanda :

Êtes-vous parvenu à recueillir quelques informations sur le fils de Nidal ?

Déstabilisé, il mit quelques secondes avant de répondre :

J'ai parlé au général Gouraud. Il m'a promis qu'il essaierait de savoir ce qui lui est arrivé.

Merci. Mon frère est très affecté par cette tragédie. Je crois qu'il préférerait savoir mon neveu mort plutôt que d'être torturé par le doute. Avez-vous eu l'occasion de faire la connaissance de son épouse, Salma ?

Je l'ai vue deux ou trois fois. Elle m'a fait l'effet d’une femme courageuse. Mais on sent bien que la souffrance est là.

Comment pourrait-il en être autrement ? Il s'agit de leur fils unique. Il n'existe pas de pire malédiction pour des parents que d'enterrer leur enfant.

Attendez ! Rien ne dit que Chams soit mort.

Oui, oui... vous avez raison. Il faut garder l'espoir.

Elle glissa les doigts dans ses cheveux dans un geste nerveux.

Toutes ces atrocités. Pour qui ? Pourquoi ? Les Turcs ont occupé mon pays pendant deux siècles, aujourd'hui ce sont les Anglais, demain ce sera Dieu sait qui ! Et ici, regardez ce qui se passe. Hier, j'ai aperçu de ma fenêtre un convoi anglais sans doute en route pour le port de Lattaquié. Venant en sens inverse, des soldats français montaient vers le nord. Pendant ce temps, les troupes de Fayçal observent le va-et-vient, consternées, et se demandent à quel moment vous, les Français, allez leur tomber dessus. Et les Syriens impliqués dans toute cette affaire ? N'est-ce pas hallucinant ?

Elle inspira et reprit :

Je suis convaincu que si Noé avait eu le don de lire dans l'avenir, nul doute qu'il se fut sabordé.

La boutade ne le fît pas rire tant elle était lourde de sens.

Vous avez parlé des Syriens. Justement. Je suis chargé de leur parler.

Ah ! Enfin ! On s'intéresse à eux. Qui comptez-vous voir ? Les membres du parti El-Istiqlal je suppose ?

Vous êtes bien informée.

Je suis à bonne école avec un maître comme Nidal. Lorsque vous étiez à Bagdad, ne vous a-t-il pas présenté certaines personnalités irakiennes de ce réseau, Rachid el-Keylani, entre autres ?

Oui. Quel personnage !

Qui devez-vous rencontrer ici ?

Le docteur Abdel Shahbandar et El-Atassi. Le premier est la figure dominante du mouvement nationaliste ; l'autre est président du Congrès national syrien. Je vais vous confier un secret que je n'ai même pas partagé avec le général Gouraud : c'est Nidal qui m'a conseillé d'entrer en rapport avec eux lorsque je me trouvais à Bagdad. Il les a même prévenus de mon arrivée. Du moins, je l'espère.

Alors que le serveur alignait les mezzés sur la table, elle interrogea :

Nous avons parlé des Irakiens, des Syriens, des Arabes, des Turcs, mais vous ? Pourquoi ?

Il n'eut pas l'air de comprendre. Elle répéta :

Vous, Jean-François. Où vous placez-vous ? Du côté des gentils ? Des méchants ? Dans lequel des deux camps vous sentez-vous à l'aise ?

Il ne s'était jamais posé la question jusque-là. Cambon, qui l'avait toujours considéré comme son fils, avait contribué à son avancement au Quai d'Orsay. Il obéissait aux ordres, c'est tout,

Elle revint à la charge.

Je suis tout simplement du côté de la France.

Une position honorable, en effet. Serez-vous prêt à la conserver si la France se fourvoyait ?

Même si la France se fourvoie, oui. Rien ne m'empêche d'exprimer des réserves, voire des critiques.

Exprimer n'est pas condamner.

Ce n'est pas mon rôle.

Vous fermerez donc les yeux lorsque votre armée chassera Fayçal et prendra la Syrie de force ?

Il préféra le silence. La voix d'un muezzin appelant à la prière déchira le ciel et fila vers les étoiles naissantes.

Dounia.

Oui ?

Je vais vous paraître odieux, présomptueux même, mais je détiens les clés qui gèrent ce monde. C'est mon père qui me les a remises. Elles sont au nombre de deux : le cynisme et la voracité des puissants. L'une étant indissociable de l'autre. Croyez-vous que si la France ne prenait pas la Syrie, l'Angleterre ne le ferait pas ? Et si ce n'est pas l'Angleterre, un autre pays ne se mettra-t-il pas sur les rangs ? Alors ? Non, Noé ne s'est pas sabordé. Il a fait pire : il a laissé ses enfants construire d'autres arches. Au fil des siècles, ces arches ont changé de nom. On les appelle aujourd'hui des nations. Et moi je tiens à ce que l'arche où je suis né continue de flotter.

C'est donc ainsi que va le monde ? Mené par le cynisme et la voracité. Une évidence qui, manifestement, n'éveille en vous aucun état d'âme.

Vous connaissez la définition d'Oscar Wilde à propos du cynisme : « Le cynisme consiste à voir les choses telles qu’elles sont et non telles qu'elles devraient être. » C'est ainsi que je vois le monde, hélas, ou tant mieux, et je suis parfaitement conscient de mes contradictions. Le jeu actuel auquel se livrent les puissances, qu'il s'agisse de la France ou des autres, me donne la nausée. Seulement je n'y peux rien. J'ai choisi d'être diplomate au service de mon pays. Si, demain, les règles planétaires venaient à changer, alors, croyez-moi, je serais le premier à les appliquer, pour l'heure, c'est encore loin d'être le cas.

Vous n'êtes donc pas de ceux qui voudraient faire de ce monde un lieu plus fréquentable, plus juste...

À mon échelle ? Je suis un Lilliputien. Un grain de sable.

Non, Jean-François, vous n'êtes ni l'un ni l'autre. Vous êtes seulement un algébriste.

Il sourcilla.

Pardon ?

Les algébristes possèdent leur propre alphabet, leur propre langage et s'expriment dans un code formel, immuable, et dépourvu de poésie.

Levent resta de glace.

Je vous ai peiné ? reprit Dounia avec un sourire innocent.

Il éluda la question, la mine sombre, et montra le plat qui venait d'être servi.

Si vous m'expliquiez la recette du frikeh ?

 

 

*

 

 

Jérusalem, novembre 1919

 

 

La salle de la mairie grouillait de monde.

Au premier rang, le mufti de Jérusalem, Hajj[50] Amin el-Husseini, reconnaissable entre tous grâce à sa longue robe et au bonnet écru qui ornait son crâne. À sa droite, Nachachibi, le maire de Jérusalem, et, à la droite de ce dernier, sir Ronald Storrs, le gouverneur de la ville.

Latif et Hussein Shahid s'étaient glissés à quelques mètres des personnalités. Soliman avait insisté pour les accompagner.

Tu ne veux donc plus être poète ? s'était étonné son père.

Le jeune homme rectifia les lunettes de myope qu'il portait depuis peu.

Pourquoi être poète serait-il incompatible avec l'intérêt que l'on éprouve pour son pays ?

La réplique avait laissé Hussein sans voix. Il pensa à part soi que, décidément, la politique ressemblait parfois à une maladie hautement contagieuse ; à moins que ce fût cette autre chose que d'aucuns appellent l'amour de son pays.

Il jeta un regard en coin vers le mufti, récemment promu « Grand mufti de Palestine » par le haut-commissaire, Herbert Samuel. Un titre honorifique sorti du chapeau melon anglais. Par cette « promotion », Herbert cherchait à amadouer l'une des familles les plus riches et les plus puissantes de Jérusalem, dont les membres avaient exercé la fonction de mufti pendant la majeure partie des deux siècles précédents. Encore une manigance des British.

La dernière fois qu'Hussein avait croisé le « grand » mufti, celui-ci venait tout juste de rentrer du Caire après avoir achevé des études coraniques à l'université d'El-Azhar. Depuis ce jour, le jeune homme – il avait aujourd'hui vingt-deux ans –, était devenu la voix incontournable de la résistance palestinienne. On l'avait surtout remarqué cinq mois plus tôt, en juin, lors du passage de la commission King Crane, mandatée par les Alliés pour recueillir l'avis des populations locales sur le mode de gouvernement qu'elles souhaitaient.

Brusquement, un brouhaha s'éleva, qui arracha le Palestinien à ses pensées. Le docteur Chaïm Weizmann venait de faire son apparition.

Taille moyenne. Quarante-cinq ans. Vêtu d'un costume sombre. Il marcha jusqu'au pupitre qu'on lui avait aménagé. En l'observant, Latif se dit que le bouc et la moustache ornant son visage lui donnaient un faux air de Lénine ; une ressemblance issue sans doute de ses origines biélorusses.

Le Juif salua l'assemblée, en anglais d'abord, en yiddish ensuite, eut un regard appuyé en direction du gouverneur Storrs, posa quelques feuillets devant lui et entama la lecture de son discours.

« Il y a vingt siècles, en ce même lieu, mes ancêtres avaient leur capitale, et c'est d'elle qu'ils ont envoyé au monde le grand message, tel un pain qu'ils auraient jeté aux ondes et que les ondes rapporteraient de nos jours à leurs descendants…

« Bien que je sois né dans les régions lointaines du Nord, je ne suis pas en Palestine un étranger à l'étranger. Il en est de même de tous mes frères dispersés. Nos ancêtres ont héroïquement défendu leurs droits à cette cité sacrée, et ce n'est que vaincus par un sort plus cruel et plus sanguinaire encore que celui qu'éprouve aujourd'hui l'Arménie qu'ils perdirent leurs droits politiques sur la Palestine. Néanmoins, nos ancêtres n'y ont pas renoncé. Privés de la Palestine, leur foyer national, ils surent se créer une Palestine intellectuelle qui a résisté victorieusement pendant deux mille ans aux assauts de tous les ennemis.

« Aussi peut-on dire que nous ne venons pas en Palestine, mais que nous y rentrons. Nous y revenons pour rattacher les glorieuses traditions du passé à l'avenir, pour y développer une fois de plus un grand centre moral et intellectuel d'où peut-être surgira le nouvel ordre des choses auquel aspire le monde éprouvé.

« Le sionisme cherche à instaurer des conditions qui permettent l'essor de cette terre. Un essor qui ne saurait se réaliser au détriment des grandes communautés déjà établies dans ce pays ; il doit au contraire tourner à leur avantage. Il y a, en Palestine, assez de place pour faire vivre une population bien supérieure à la population actuelle. Les appréhensions, secrètes ou exprimées des Arabes, n'ont donc pas lieu d'être ; leur crainte de se voir évincés de leur position actuelle est dictée par une fausse interprétation de nos visées et de nos intentions, inspirée par les menées insidieuses de nos ennemis communs. Moralement, matériellement, il est de l'intérêt mutuel des Israélites et des Arabes de vivre dans la paix et la fraternité.

« Ne croyez pas ceux qui vous diront que le but des Israélites est de s'emparer, après la guerre, du pouvoir politique. L’autonomie est une science compliquée et qui ne s'acquiert en un jour.

« Au nord, la nation arménienne qui, à l'heure actuelle, paye le plus grand des tributs à un ennemi cruel, se lèvera un jour, triomphalement, pour réclamer justice et le droit de vivre libre sur un sol sanctifié par le sang de ses ennemis. Ces trois peuples, Arabes, Juifs et Arméniens, qui ont le plus souffert au monde, méritent une vie indépendante, une vie de paix.

« Les massacres arméniens au Turkestan devraient servit d'avertissement à tous. Arabes, Juifs, Arméniens doivent s'unir afin de résister par tous les moyens aux forces d’oppression. Si elle sait être unie, un avenir aussi grandiose que son passé s'ouvre pour la Palestine. Elle deviendra le lien entre l'Orient et l'Occident »

Et Weizmann de conclure par ces mots : « Envoyons, ce soir, un message de bonne volonté de Jérusalem, il portera aux masses souffrantes de nos peuples l'espoir d'un monde meilleur[51]. »

Le discours fut ensuite traduit en arabe pour le mufti et le cadi de Jérusalem. Ce dernier remercia le docteur Weizmann d'avoir défini les intentions des sionistes et termina par la phrase préalablement utilisée devant la Commission Crane : « Nos droits et nos devoirs sont aussi les leurs ».

Latif el-Wakil échangea alors un regard sans joie avec son cousin.

La bonne entente entre le chat et la souris ruine l'épicier.

Que veux-tu dire ? F interrogea Soliman.

La souris est anglaise. Le chat est sioniste. L’épicier, heureusement, sera palestinien...

Le souffle du jasmin
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